Assise sur un escabeau devant sa machine, DJOBO Egnonam est concentrée à tisser un pagne tricolore composé du blanc, bleu et noir dans son atelier nommé « la Persévérance ». Une fois dans son atelier, elle ignore tout ce qui l’entoure au profit de la créativité. Elle est une persévérante tisserande qui ne laisse passer aucune opportunité pour construire son avenir. Aujourd’hui, fière d’elle-même, elle témoigne de son progrès grâce au volontariat d’engagement citoyen.
Un parcours difficile, mais fructueux.
Le parcours de cette jeune fille n’a pas été facile. Issue d’une famille modeste, Egnonam a dû abandonner ses études en 2013 faute de moyens financiers, pour apprendre le métier de tissage des pagnes traditionnels. Elle a aujourd’hui ouvert son atelier dans le quartier Talo à Atakpamé.
Pour cette jeune fille de la ville des 7 collines, dans la région des Plateaux, avoir son propre atelier était presque un rêve que plusieurs jeunes de son âge n’osaient même imaginer. D’autant plus que ce métier, le plus souvent réservé aux plus courageux, nécessite patience, moyens et persévérance. Des qualités que Egnonam a développées durant sa mission de volontariat.
Elle témoigne : « J’ai abandonné mes études pour apprendre un métier par faute de moyens financiers. Même après l’apprentissage, l’absence de moyens a fait que je sombrais dans le désespoir puisque je n’avais pas la possibilité de vivre du métier de tisserande que j’avais appris. J’en suis même arrivée à croire que je m’étais trompée de métier. Mais grâce au projet VEC, j’ai regagné espoir. Ce projet m’a donné les moyens de croire de nouveau en moi. Les formations reçues en création d’activités génératrices de revenus, en épargne solidaire et mes allocations ont été les moteurs qui m’ont permis aujourd’hui d’être patronne d’un atelier, avec 3 apprentis. D’ailleurs j’ai nommé mon atelier « Persévérance », car c’est cette qualité qui m’a permis d’être aujourd’hui à ce niveau ».
Pour réaliser donc ce rêve, Egnonam a été membre active du Groupement d’Epargne et de Crédit « Lonlonyo ». Ce qui lui a permis de faire un prêt initial de 40 000 Fcfa pour s’acheter le matériel de base, notamment les fils de tissage. Elle espère qu’avec les bénéfices de son travail, elle pourra continuer par équiper son atelier et rembourser tous les prêts auxquels elle a souscrit.
Ses perspectives
Aujourd’hui, elle a trois apprentis tisserandes, mais son projet, c’est d’ouvrir une boutique de vente de pagnes traditionnels et fils à tisser d’ici deux ans. Elle compte très bientôt acheter un réfrigérateur pour la vente de pure water et du jus devant son atelier. Pour elle, rien n’est facile dans la vie, il faut seulement faire des efforts tout en croyant à Dieu.
KPANTE Djabi