Odjèlasé fait partie des VEC de la deuxième vague dans la commune des Lacs 1 à Aného. Il aurait bien voulu s’installer après son apprentissage en haute couture mais issu d’une famille pauvre n’ayant pas assez de moyens, il a dû abandonner en chemin l’idée d’ouvrir un atelier. Titulaire d’un diplôme CFA en couture, il a pu finalement s’installer et est devenu aujourd’hui autonome, grâce au VEC.
Après l’obtention de son diplôme de fin d’apprentissage et n’ayant pas les moyens pour ouvrir son atelier, Odjèlasé s’est orienté vers le travail à domicile. Méconnu du grand public, il n’arrivait pas à satisfaire sa clientèle qui était presque limitée à coudre deux ou trois habits dans le mois. Les fins du mois devenaient dures pour lui. Il décide alors de faire du volontariat pendant en journée et de se recycler dans la couture les soirées après le travail de terrain.
Seuls son engagement, sa détermination dans le programme VEC, lui ont permis de mettre à profit les acquis. Les formations reçues sur le développement personnel et les groupements d’épargne et de crédit dont il tient un attachement particulier, lui ont permis de pouvoir concrétiser son projet de vie. C’est ainsi qu’au cours des 8 mois de mission, Odjèlasé a pris la décision d’épargner une partie de ses allocations mensuelles. Avec ses allocations de fin de mission, ses épargnes et un prêt qu’il s’est octroyé dans le groupe GEC, il a pu commencer les travaux de construction et d’aménagement de son atelier. Un espace, que la mairie des Lacs 1 lui avait légué d’avance en reconnaissance de son engagement au volontariat.
Pour Odjèlasé, « il ne s’agissait pas seulement de rendre propre la ville ou de planter des arbres. Le volontariat nous donne également la chance de reprendre notre vie en main et de nous donner de l’espoir à travers les formations de développent personnel », a-t-il affirmé. C’est un jeune homme qui aime son travail et le valorise. Très ambitieux et plein d’avenir, il ne regrette pas d’avoir fait une mission de volontariat d’engagement citoyen qui lui a permis de commencer par jouir des fruits de son métier, ce qui fait d’ailleurs sa fierté.
Aujourd’hui, grâce à sa détermination et son courage à réussir, il a économisé une partie de son épargne sur son compte afin d’acquérir les kits d’installations de l’ANADEB au moment venu. Selon lui, “gouverner c’est prévoir“. « Les gens viennent déjà se renseigner sur les formalités de l’apprentissage dans mon institution, et moi en tant que patron d’atelier, je dois disposer d’une autre machine pour pouvoir transmettre mon art et mon savoir-faire ». Mais en attentant, il compte économiser davantage pour acheter lui-même une autre machine.
L’accueil chaleureux qu’Odjèlasé réserve à ses clients et son travail bien fait, font de lui un couturier de référence dans sa commune et à l’international. Odjèlasé reçoit régulièrement les commandes des béninois, étant à quelques kilomètres de la frontière Togo-Bénin. « Avant je faisais que dormir tout le temps, mais depuis que j’ai pu fait m’asseoir, je me plains plus. Je travail dès fois tardivement parce que les commandes pleuvent surtout en périodes de fête », ajoute-t-il.