Où trouver du pain de maïs accompagné avec du haricot à Kévé ? À cette question, n’importe qui de la localité peut vous indiquer la baraque de Abra. La jeune dame a su mettre en pratique cette recette togolaise tant prisée dans la communauté. Ancienne volontaire d’engagement citoyen de la vague 6, Abra fait partie de ces volontaires à avoir une activité génératrice de revenu sous la main après la fin de leur mission de volontariat.
Mariée et mère de trois enfants, Abra est dans ses trente-deuxième années. Elle fut volontaire d’engagement citoyen de la phase 6 dans la commune Avé 1 à Kévé. Elle avait abandonné les études au CE1, faute de moyens financiers.
Les réalités de la vie étant autre, Abra a vite réalisé qu’elle ne devrait compter que sur elle seule dans la vie. Très tôt, elle commence par travailler en tant que domestique dans les maisons afin de gagner sa vie. Une activité qu’elle a fait plus d’une dizaine d’années jusqu’à ce qu’elle ne découvre le programme de volontariat d’engagement citoyen. Elle sera mobilisée la même année afin de contribuer au développement de sa communauté et en retour bénéficier des avantages du programme.
Grâce à l’accompagnement dont bénéficient les VEC pendant et après la mission, Abra s’est orientée vers les activités génératrices de revenus. Elle décide alors de s’aventurer dans la restauration plus précisément la préparation du pain de maïs communément appelé « ablo » accompagné du haricot, mélangé avec du jus de tomate et du piment. Un plat très apprécié et très prisé dans la zone.
Ainsi, avec ses allocations, Abra s’est achetée les équipements possibles pour s’installer. Avec sa baraque en place à côté d’un établissement scolaire non loin de la nationale N°2, elle ne manque pas de clientèle car elle maîtrise bien sa préparation, que ses clients aiment tant.
Aujourd’hui Abra est heureuse d’avoir opté pour une mission de volontariat d’engagement citoyen. Elle recommande ce programme à bon nombre de jeunes qui n’arrivent pas s’en sortir dans la vie. « ce programme a été conçu pour aider nous qui n’avons pas fréquenté. Sans l’accompagnement je serais toujours en train de laver des vêtements quelque part dans une maison contre une rémunération juste à la moyenne. Aujourd’hui je sais ce que je vaux et je suis fière de ce que je suis » nous raconte-t-elle avec pleines d’émotions.