C’est à Akpadjavi-Condji, un quartier situé à 2,5 kilomètres de la ville de Tabligbo que l’ancienne volontaire d’engagement citoyen a installé sa boîte de centre bureautique et traitement de texte, sur un espace de 4 mètres carré. À peine sa boutique ouverte ce matin, deux élèves l’attendaient déjà pour faire des photocopies de leur devoir de maison en plus d’un passager qui voulait acheter le crédit de communication.
Kpatagnon, après l’obtention de son BEPC, s’est fait formé en secrétariat bureautique au Centre Informatique de Gestion et de Maintenance de Tabligbo, il y a de cela quelques années. Après cette formation, elle n’avait pas les moyens de s’installer à son propre compte et se débrouillait du mieux qu’elle pouvait. Au début, son mari n’avait même pas épousé l’idée de volontariat lorsqu’elle lui en avait fait part , parce que les missions ne lui convenaient pas. Mais grâce aux conseils de sa grande sœur, elle a pu arriver à convaincre son mari et elle s’était engagée.
Aujourd’hui, cette dernière est fière de son passage dans le volontariat : « quand je passe aujourd’hui dans certains quartiers de la ville que nous avons rendu propre, je me réjouis de notre travail. J’ai également appris à vivre en communauté, à vaincre ma timidité et à prendre la parole en public, à cause de l’ambiance qui régnait dans notre équipe».
Une femme prête à tout pour réaliser son rêve
À la fin de sa mission de volontariat, Kpatagnon a décidé de poursuivre son rêve : devenir une opératrice de saisie dans une structure, ou en créer elle-même la sienne. C’est ainsi qu’elle crée son entreprise d’opératrice de saisie qu’elle a baptisé : « La Main de Dieu ». Kpatagnon équipe alors son atelier du matériel nécessaire, grâce à ses allocations de fin de mission. Une autre partie du matériel a été financée par son mari qui ne cesse de la soutenir dans tout ce qu’elle entreprend. Dans son entreprise, elle fait des photocopies, des traitements de texte, des impressions et elle vend également des articles scolaires.
Aujourd’hui, l’ancienne volontaire de la phase 6 du programme de volontariat d’engagement citoyen est en train de réaliser son rêve. Des commandes de saisie et d’impression pleuvent à longueur de journée. Les formations en entreprenariat reçues lui ont aussi permis de bien s’implanter et de bien gérer son entreprise. Elle s’est implantée non loin d’une école, une stratégie qui a vu le jour grâce aux formations. « Sans le volontariat d’engagement citoyen, je n’aurai pas eu d’issue. J’allais rester encore à la maison sans rien faire en attendant que mon mari me trouve un travail. Ce programme m’a beaucoup aidé ».
Œuvrer pour la réinsertion socio-professionnelle des jeunes filles
Kpatagnon veut aider les personnes vulnérables à « prendre à main leur destin ». Pour cela, elle compte recruter des jeunes filles qui s’intéressent à ce qu’elle fait contre une modeste rémunération. Ces dernières auront la chance d’apprendre auprès d’elle les contours du métier d’opératrice de saisie dans la localité.