C’est toute une autre Solim, différente de celle que nous connaissons, rigolote, qui prend presque tout à la légère, que nous avons retrouvé ce matin au Centre de tapisserie et de formation professionnelle, situé en face du CHR KARA tomdè. Avec un air sérieux, concentré, c’est à peine que Solim a remarqué notre arrivée. Elle s’appliquait à mettre des clous dans un fauteuil en fabrication.
Issue d’une famille modeste, Solim dès l’enfance a compris qu’à un âge donné, il fallait qu’elle se prenne en charge. Faute des moyens, elle a abandonné les études en classe de 4 ème.
Âgée de 25 ans, Solim fait partie de ces jeunes filles qui forcent l’admiration. Avant le volontariat, elle aidait une dame de son quartier dans la vente des produits cosmétiques ce qui lui a permis de survivre au jour le jour, avec l’espoir d’apprendre un métier qui lui fera gagner son pain quotidien. Ainsi, opte-t-elle pour la tapisserie, un domaine souvent considéré comme inaccessible aux femmes, point de vue que ne partage pas Solim. Depuis toujours, elle s’est découvert un amour inexplicable pour ce métier.
Pour cette dernière, « il n’y a pas de métier réservé uniquement qu’aux hommes ou aux femmes, ni de sot métier. Il suffit de savoir ce que l’on veut dans la vie afin de s’y donner les moyens. » VEC de la vague 3 à Kara, Solim à la fin de sa mission de volontariat a réussi à réunir 60000 FCFA, pour l’avance de son contrat d’apprentissage qui s’élève à 150000 FCFA.
Assurant aussi la permanence à l’atelier, comme tous les autres apprenants, il n’existe aucune discrimination. « C’est une jeune fille vraiment dynamique. Elle scie et transporte les planches de l’usine à l’atelier comme ses autres collègues. Etant la seule fille parmi mes huit apprenants, elle ne rechigne pas devant un travail se disant qu’elle est femme. Elle est aimée de tous ». Nous confie M. TADEKO H. Magnouleleng. Sur 8 apprenants, Solim est la toute première et la seule fille qu’il forme. Le dévouement de cette dernière a suscité l’intérêt du voisinage qui prévoit également lui envoyer leurs filles.
Grâce aux différents modules de compétences de vie reçu en mission, Solim s’en sort plutôt bien. « J’ai appris à vivre et à travailler en équipe. Le respect mutuel et la solidarité, le travail bien fait sont quelques règles de vie que j’applique dans mon quotidien ».
Le rêve de Solim est de finir l’apprentissage et ouvrir un jour son propre atelier de tapisserie où elle aura à promouvoir l’apprentissage des jeunes filles en tapisserie qui est un métier noble tout comme autre métier.
Elle encourage ses jeunes frères et sœurs qui ont des rêves de ne jamais abandonner. Le programme VEC a été pour elle, une voie d’accomplissement de ses rêves.