Debout au milieu de la cuisine, Adji prépare des plats accompagnés de viandes sauvages. Concentré dans son travail, pour servir le meilleur à sa clientèle, c’est à peine qu’il remarque notre arrivée. Découvrons à travers ce portrait, l’histoire de ce jeune cuisinier, ancien volontaire d’engagement de la phase 7 à Dapaong.
N’est pas cuisinier ou cuisinière qui veut, mais qui peut. Comme beaucoup d’autres domaines, la cuisine est un art, une profession qui requiert beaucoup de rigueur, d’attention, de savoir-faire, de créativité et surtout de la qualité. Parmi les nombreux restaurants qui se trouvent dans la ville de Dapaong, le restaurant Yend-Bouang où travaille Adji, depuis septembre dernier, est le plus visité à cause des services offerts.
Issu d’une modeste famille dont il est l’ainé de trois frères, Adji ne pouvait subvenir au besoin de sa famille après le décès de son papa. Il a abandonné ainsi les classes pour les activités champêtres. Il a travaillé sur les portions de ce dernier, afin d’assurer la scolarité de ses jeunes frères. En saison sèche, n’ayant plus de source de revenu sûr, il se rendit dans une cafeteria pour aider aux services, d’où est née sa passion et l’amour pour l’art culinaire.
Avoir une idée entrepreneuriale, pouvoir le réaliser reste un défi majeur pour les jeunes, nous raconte t-il: « J’ai toujours voulu entreprendre mais ne sachant pas dans quel domaine. Avoir à servir dans un cafétaria m’a permis d’avoir une idée claire de ce que je voulais faire, notamment la restauration », nous confie-t-il.
Pour une meilleure formation, le jeune a obtenu le soutien des membres de sa famille pour se faire former au Burkina. De retour de sa formation, le jeune homme a voulu tout de suite montrer ses acquis. A la recherche de stages sans issus, il entend parler du programme VEC et décide se faire enrôler après les interviews pour le compte de la phase 7.
Très assidu, travailleur et disponible pour les activités de terrain, ses qualités ont attiré l’attention de son animateur de terrain qui n’a pas hésité à lui prodiguer d’utiles conseils pour la réussite de son projet. Depuis la fin de sa mission de volontariat d’engagement citoyen, Adil est recruté par le restaurant Yend-Bouang, à travers la recommandation de son animateur de terrain. Il donne le meilleur de lui et contribue à faire la réputation de celui-ci.
« Durant toute la mission il a fait preuve de bravoure, d’humilité et cela a retenu mon attention et je lui avais promis que je ferai tout pour qu’il puisse avoir son propre restaurant et je pense que ce n’est que le début, il va y arriver », témoigne MONTAME, l’animateur de terrain des VEC de la commune de Tône 1. Adil compte épargner ses allocations de fin de mission et se faire assez d’économies grâce à son travail pour qu’un jour il puisse avoir son propre restaurant ou mini-restaurant.