Devenir volontaire pour donner de son temps et de sa personne au profit des populations a été un choix personnel pour P’guedinam après son master en gestion des projets. Ce volontaire de la 17e vague n’a pas hésité à quitter son confort familial et sa sécurité pour explorer d’autres horizons et être en contact avec d’autres cultures. Il effectue sa mission de volontariat au sein de l’Association Tourisme et Vie à Bassar avec autant d’abnégation et d’engagement.
ANVT : Bonjour P’guedinam, quelle est votre motivation pour le volontariat ?
P’guedinam : Après ma soutenance pour le Master, je m’étais lancé dans la commercialisation des habits et le transfert de crédit. Le choix d’être volontaire national est fait lorsque le besoin d’acquérir de l’expérience professionnelle pour être compétitif sur le marché de l’emploi s’est fait ressentir. Je risque de désapprendre en étant uniquement que dans le business en tant que jeune diplômé. Oser ! C’est ma personnalité et ma devise.
Je suis un fonceur. Je veux savoir, je demande. Je veux connaître, je m’instruis. Je veux réussir, je tente. Donc pour moi le volontariat est la meilleure façon d’apprendre et aussi aider ma communauté.
ANVT : Quelle est ta contribution pour l’atteinte des objectifs de l’Association Tourisme et Vie?
P’guedinam : Ma mission qui consiste à appuyer l’Association Tourisme et Vie dans la rédaction et la gestion des projets a été un succès, car toutes les tâches menées ont eu un impact positif sur différents projets que nous avons pilotés. Les activités que j’ai menées consistent à la prise de rendez-vous avec les autorités administratives et locales dans le but d’organiser des séances de sensibilisation. J’ai mobilisé des populations pour les sensibiliser sur l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel en pays Bassar, l’organisation et l’animation des ateliers de renforcement de capacités des acteurs locaux impliqués sur le projet de « préservation du patrimoine culturel par le tourisme en pays Bassar ». J’ai également mobilisé des groupements qui sont formés en entrepreneuriat et qui sont appuyés pour mettre en place des activités génératrices de revenus liés au tourisme, je fais un suivi de terrain pour prendre connaissance de l’avancement des activités. Aussi, j’ai organisé et coordonné des activités de collecte de biens liés à la métallurgie ancienne de fer.
Dans le but de lutter contre la dégradation des hauts fourneaux encore debout dans la préfecture de Bassar, je dirige des équipes pour l’entretien, la protection de ces hauts fourneaux. Je guide souvent les touristes sur les différents sites touristiques de Bassar suivi de la rédaction de rapports d’activités.
Bref, ma mission de volontariat au sein de l’Association Tourisme et Vie a permis de mobiliser quatre groupements notamment : 1 groupement de Bassar formé en poterie moderne, 1 de Kabou formé en perlage, 1 de Bangéli en Batick et un groupement de jeune maraicher de Bassar. J’ai dirigé des équipes d’élèves sur le site des hauts fourneaux de Nangbani pour leur faire visiter et leur expliquer le processus de la fonte du minerai de fer. À Bitchabé, j’ai mobilisé un groupe de personnes qui sont appuyés à mettre en place un atelier de forge.
ANVT : Quels sont vos apports personnels pour aider la communauté de Bassar ?
P’guedinam : En dehors de mes activités, j’ai apporté un appui technique aux groupements de femme dans la commercialisation de leurs produits. Aujourd’hui, ces femmes savent comment vendre les produits aux touristes qui viennent ainsi qu’à la population locale afin de pouvoir participer aux dépenses de leurs familles. Grâce à mes conseils et à mon accompagnement les maraichers ont tissé des partenariats avec les gérants des bars et restaurants afin de liquider facilement leurs produits maraîchers, car auparavent ceux-ci préféraient commander soit à Kara ou à Lomé.
ANVT : Votre mission de volontariat, quelles difficultés ?
P’guedinam : La première, difficulté était la communication avec la population. En effet la grande partie de la communauté parle Bassar, or au départ je ne comprenais pas cette langue. Il fallait vite apprendre la langue afin que la communication soit facile et que la collaboration soit parfaite. Ce qui fût fait avec le temps. Deuxièmement, les activités de la structure d’accueil sont plus penchées sur la culture et le tourisme, un monde nouveau à mon profil et donc il fallait suivre des ateliers de renforcement de capacité pour être à niveau.
ANVT : Quels conseils donnerais-tu aux jeunes diplômés ?
P’guedinam : Je dirai qu’il est important aux jeunes d’aller chercher le bonheur, la joie, la réussite, la connaissance pour se construire.
La réussite et le bonheur se construisent comme un parcours semé d’embûches et de bons trésors. Ma mission de volontariat me permet de m’épanouir, c’est un vrai coup de pouce pour mon équilibre et mon parcours professionnel. Je donne plus que je n’en attends mais en réalité je reçois beaucoup plus !
Je tire de ma mission de volontariat des leçons de modestie, des leçons d’humilité. On se dit que l’on n’est rien sans les autres.