Sur la route de Yokelé non loin du marché de châteaux de Kpalimé, en face de l’hôtel Quess, se trouve une entreprise de lavage d’auto. Il s’agit du chef d’œuvre d’un ancien volontaire d’engagement citoyen : BARASO Yawo.
Chaque jour que Dieu fait, Yawo dépoussière, lave, nettoie et donne un nouvel éclat aux véhicules et aux motos. Très reconnu dans son quartier, il travaille de lundi à samedi et parfois les dimanches vu les urgences. Très dynamique dans l’exécution de sa tâche, il rend toujours le service bien fait.Par quels moyens est-il arrivé à créer sa propre entreprise ?
Originaire de la ville de Tsévié, Yawo est né dans la ville de Kpalimé dans les années 1980. Fils ainé d’une famille modeste, il a abandonné les études en classes de 4ème en dépit de son rêve de devenir un grand cadre. Cet abandon constitue en quelque sorte pour lui, un sacrifice pour le bien de sa famille. ‘’Depuis la classe de CE2, je me débrouillais déjà pour payer mes frais de scolarité. Loin de notre père qui était resté au Ghana, c’était notre maman seule qui s’occupait de nous. Après plusieurs réflexions, j’ai jugé bon d’abandonner les classes pour lui alléger un peu la charge car en plus de moi, il y a aussi mes petits frères et sœurs qui sont à sa charge’’, nous confie-t-il.
Yawo ne s’est pas levé du jour au lendemain pour abandonner les classes. Conscient des conséquences de cet abandon, il a décidé d’apprendre un métier. Mais au vu du manque des moyens, il a travaillé comme un ouvrier dans une structure de la place afin d’épargner un peu d’argent. Après 6 ans de dur labeur, avec son épargne, il décide d’apprendre le métier de réparation d’appareils électroniques en 2014 avec un contrat de 3 ans.
Yawo finit son apprentissage en 2017 et se retrouve encore dans des difficultés financières. Un jour au cours d’une ballade dans la ville de Kpalimé, il voit les VEC en train de travailler sur les berges du fleuve d’Agbansiadi. Par curiosité, il s’approche d’eux pour se renseigner. ‘’Après mes échanges avec les anciens VEC, j’ai compris que le volontariat est une bonne chose. Alors j’ai décidé de m’engager aussi dans le volontariat et par conséquence avoir de quoi ouvrir mon atelier’’, nous affirme-t- il.
Yawo, au cours de sa mission de volontariat a épargné ses allocations. Son objectif est d’ouvrir son atelier. Mais à la fin de la mission après avoir budgétisé son projet, il s’est rendu compte que son avoir est inférieur à son budget. Ainsi pour mettre à profit cet épargne, il a préféré l’investir dans un autre domaine. ‘’Pour ouvrir mon atelier de réparation d’appareils électroniques, il me fallait beaucoup d’argent or ce que j’ai épargné au cours de ma mission de VEC n’atteignait pas le montant nécessaire. Donc j’ai pris mes allocations pour acheter les matériels de lavage de véhicule pour installer un lavage auto. Je suis très heureux d’avoir une source de revenu. Aujourd’hui grâce à mon entreprise j’assure une vie épanouie à ma femme et à mes enfants. Ceci fait de moi, un père le plus heureux’’, nous confie-t-il.
Même si Yao est devenu un entrepreneur, son plus grand rêve est de pouvoir ouvrir un jour son atelier.