Alors qu’elle nourrissait l’espoir de devenir une enseignante dès l’enfance, Bienvenue eut un déclic en 2015 de valoriser la tradition africaine à travers le tissage des pagnes traditionnels communément appelé «Lokpo».
Tisserande de formation depuis 2018, C’est dans son atelier, installé au bord de la nationale N°1, quartier Kidéoudè (Sokodé) que la jeune dame nous raconte son parcours. «Comment pouvons-nous avoir de la considération aux yeux de notre société si nous ne faisons rien et toujours prétendre recevoir des autres?». Face à cette interrogation, Bienvenue a décidé de se forger soi-même.
Les débuts difficiles
À l’âge de 8 ans, Bienvenue a été très tôt arrachée à l’affection parentale. Victime des préjugés préétablis dans certaines de nos coutumes africaines sur l’éducation de la jeune fille, elle abandonne les études en classe de CM2 pour l’apprentissage d’un métier. Bienvenue avait le diplôme en main mais ne pouvait pas s’installer. Par les conseils d’une connaissance, elle part à Lomé pour être une domestique. Une année après, elle s’est achetée les accessoires (le métier, la navette et le peigne acheter,) et décide de revenir à Sokodé.
Un engagement total pour le VEC
Bienvenue s’est donnée corps et âme pour exercer sa mission de volontariat, dès sa mobilisation pour le compte de la cinquième phase de mise en œuvre du programme VEC à Sokodé. Elle a saisi toutes les chances qui lui ont été offertes. Reconnue également pour sa participation active au sein de son GEC Solim, elle s’est octroyée une machine tête blanche qui lui sert à finaliser les pagnes tissés juste à la fin du premier cycle d’épargne.
Installée l’année dernière à son propre compte, la plupart de ses clients sont satisfaits de ses pagnes. Bienvenue est sans voix face aux bienfaits du volontariat. Elle ne tarit point d’éloge à l’endroit des initiateurs de ce programme et surtout la disponibilité et l’engagement de l’animateur de terrain Bruno DOWOUTA dans le processus d’insertion post volontariat des jeunes.
À l’heure actuelle, la jeune dame, n’a rien à envier à ses semblables. Son défi actuel est d’apprendre la couture dame. Elle se donne activement dans l’épargne afin de concrétiser cela à la fin du second cycle. « Il ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort. Il faut savoir prendre des risques et oser pour être quelqu’un dans la société actuelle», conclut-elle.