Divorcée et mère de deux filles, Essonani BEYELI fait partie des VEC qui ont retrouvé de l’espoir et ont gagné leur autonomie grâce au programme Volontariat d’Engagement Citoyen. VEC de la deuxième vague à Kara, Aujourd’hui, c’est une jeune femme épanouie et indépendante qu’on retrouve en la personne de Essonani.
Un passé douloureux
Âgée de 20 ans et en classe de première, Essonani abandonne les classes suite à une grossesse.
Durant 12 ans, elle consacra sa vie à être une femme au foyer. Entre temps en 2004, elle réussit à convaincre son ex-mari et apprit la coiffure et obtient en 2007 son Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA). Au cours de la période 2007 à 2017, Essonani n’a pas eu la chance d’exercer le métier qu’elle a appris. Vivant avec un mari très jaloux, elle vécut durant des années un calvaire qu’elle ne souhaite à aucune femme.
Ce sont les larmes aux yeux qu’elle se souvient de cette époque de sa vie et nous la narre. « Mon ex-mari était très jaloux, il ne voulait pas m’ouvrir un atelier et ne voulait pas également que je reçoive des clients à la maison. Il ne subvenait non plus aux besoins de mes filles et moi. Parfois où c’en était trop, et que je voulais parler, ce sont des coups que je recevais. Avec courage et patience j’ai continué par endurer ces mauvais moments jusqu’au jour où j’appris l’existence du programme VEC. Mon souhait était juste de trouver un moyen qui me permettra de prendre soin de mes filles et moi et ainsi quitter mon ex-mari. C’est ce qui fût fait. Après être retenue, j’ai dit à mon ex-mari que je le quittais car j’ai décidé de redonner un autre sens à ma vie. Il n’était pas d’accord. Il a confisqué mes pièces d’Etat Civil mais cela ne m’a point découragée. Je l’ai quitté et j’ai eu la garde de mes filles après décision du tribunal. ».
Au cours de sa mission, Essonani a été suivi et les agents d’appui VEC l’ont aidé et accompagné dans la réalisation de son projet de vie. A la fin de sa mission, grâce aux petites économies qu’elle a pu réaliser, Essonani ouvre son premier atelier de coiffure dans le quartier Éwohou. De cette première expérience, elle n’avait pas beaucoup de clients. Après plusieurs investigations, elle obtient une place au nouveau marché de Kara, dans la section réservée aux coiffeuses. « Grâce aux différentes formations que j’ai reçues, j’ai appris à ne plus baisser les bras. J’étais décidé coûte que coûte à y arriver. Je ne sais pas ce que je serais devenue sans ce programme. »
ESSONANI, une jeune dame épanouie et confiante d’un avenir meilleur
Le programme VEC a permis à la jeune dame de 35 ans de reprendre confiance en elle. « Je suis fière du parcours d’Essonani. En tant que femme, je trouve que c’est une battante. Aujourd’hui elle a repris confiance et pour moi, c’est le plus important. Je me souviens qu’à l’interview, elle nous a dit vouloir se donner la mort. Mais l’écoute et l’accompagnement que nous avons fait ont été payant. » nous confie l’agent d’appui VEC.
Sa lutte perpétuelle est de mieux éduquer ses filles dont l’aînée est âgée de 13 ans et fait la classe de 5 ème, afin que celles-ci ne subissent pas plus tard le même sort qu’elle.
Essonani économise en moyenne 15000 F CFA par mois, après la prise en charge de ses enfants et d’elle-même.