Kpodzi, quartier périphérique au Nord-Est de Kpalimé, se trouve une femme pleine d’admiration que toute la communauté ne cesse d’apprécier. Habillée en robe pagne avec son morceau attaché à la tête qui lui sied à merveille, Marie accueille sa première cliente de la journée dans son atelier de coiffure. Après un échange, elle lui lave la tête, la faire asseoir devant une glace, se tient debout à côté d’elle, prend son peigne à queue et commence à coiffer sa cliente.
Nombreuses sont ces jeunes dames titulaires de Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA) en coiffure ou en couture qui abandonnent leur métier appris pour se lancer dans le commerce. L’une des raisons fondamentales qui explique ce phénomène est le manque de moyens financiers pour ouvrir un atelier. Marie est une exception. Elle est à la fois patronne d’un atelier de coiffure et propriétaire d’une boutique d’alimentation générale. Pourquoi Marie est-elle alors rentrée dans le Volontariat d’Engagement Citoyen (VEC) ?
S’engager pour le développement de sa communauté
Titulaire du diplôme en CFA en coiffure, Marie a ouvert son atelier de coiffure dans le quartier Kpodzi. Quand Marie a entendu parler du VEC, elle n’a pas hésité à s’engager. Etant donné que la mission de VEC ne s’effectue pas 24 heures sur 24, notre ancienne VEC a su s’organiser pour exécuter sa mission de volontariat en toute quiétude tout en exerçant son métier.
‘’La propreté de notre communauté est l’affaire de tous. C’était un plaisir pour moi de rentrer dans le VEC. Mon objectif en m’engageant est de rendre plus propre mon quartier. Plus le quartier est propre plus cela attire les clients. En réalité, cela a été très facile pour moi de jumeler mon métier et ma mission. Avec un emploi du temps bien organisé je donnais des rendez-vous à mes clients les nuits et les week-ends. Cette manière de faire m’a permis de ne pas les perdre. Au contraire cette mission m’a fait gagner une stagiaire ’’ Nous a-t- elle confié.
Mais Marie n’a pas eu de stagiaire par hasard.
‘’J’ai appris mon métier à Lomé. Mais faute de moyens je n’ai pas pu l’exercer et je commence à oublier certaines techniques. A la fin de ma mission, VEC moi aussi je compte installer mon atelier. J’ai choisi Marie par ce que je connaissais bien ses talents et son expertise puis qu’elle est ma coiffeuse dans le quartier. Comme on s’est encore retrouvée dans le VEC, je me suis dit que c’est un pari gagné et une chance pour nous de partager nos talents en matière de coiffure.’’ a affirmé Madame Kossia ancienne VEC.
Au delà des attentes grâce au VEC
Avant la mission de VEC, Marie, bien qu’elle soit propriétaire d’un atelier de coiffure possédait une petite boutique d’alimentation générale. Elle s’est endettée à cause de ses créanciers qui ne voulaient pas honorer leur engagement. Aujourd’hui grâce aux allocations de sa mission, Marie s’est acquittée de ses dettes et a ouvert de nouveau sa boutique. Elle compte s’octroyer un prêt auprès de son GVEC pour l’agrandir.
Maintenant que le quartier est bien propre, le nombre de clients a augmenté dans les 2 activités génératrice de revenues de Marie. Ne pouvant plus être à la fois au four et au moulin, elle a fait appel à sa maman qui n’exerce aucune activité pour la gestion de sa boutique. Pour elle, sa maman est la seule personne sur qui elle puisse compter.
‘’Je suis très ragaillardie de la mission de VEC car je ne suis pas la seule personne à récolter ses fruits. Toute la famille en a bénéficié en commençant par maman et même ma communauté. Mon mari rend grâce. Il ne cesse de me dire que grâce au VEC je suis devenue une femme compréhensive, leader et financièrement autonome. Et cela l’enchante.’’ a témoigné Marie
Souriante et pleine d’humour Marie est respectée par sa communauté qui lui jette des fleurs pour avoir participé au développement communautaire. Elle n’a pas été non plus radine. Elle a partagé avec sa communauté les modules de formation reçus sur la compétence de vie. Elle est un exemple à suivre.
Halifa Mouhamada