Nous sommes en après-midi, c’est la période choisie pour se rendre à l’atelier de Kéméalo, situé dans le quartier Lamakaza à Blitta.  Nous la retrouvons, tête baissée, très concentrée, visiblement en pleine finition d’une robe. Ancienne Volontaire d’Engagement Citoyen (VEC) de la phase 7 dans la commune de Blitta 1, Kéméalo est satisfaite de sa vie à l’étape actuelle. Son talent et son sens aigu du travail bien fait font parler d’elle dans sa communauté où elle devient aujourd’hui un modèle d’abnégation et de réussite.

Kéméalo n’a pas eu la chance d’évoluer dans les études par faute de soutiens financiers. Pour préparer son avenir, elle s’est tournée vers l’apprentissage de la couture. Passionnée par ce métier, en trois ans de formation, elle a obtenu son Certificat de Fin d’Apprentissage. Une fois le diplôme obtenu, elle s’est confrontée aux difficultés financières pour avoir les équipements nécessaires pour exercer. Pour éviter d’être oisive, elle s’est fait enrôler dans le programme de volontariat afin de se rendre utile à sa communauté en attendant la concrétisation de son projet de vie.

Au cours de la mission, avec l’appui, les conseils et les orientations de son animateur de terrain, elle a pu identifier le lieu pour l’installation de son atelier. Après les six mois, grâce aux allocations et son épargne de fin de mission, elle a loué un local pour son atelier, acquiert une machine à coudre en plus de quelques kits de travail. C’est ainsi que Kéméalo a démarré l’exercice de son métier de couture. Selon elle, le fait d’avoir son diplôme d’apprentissage et ne pas pouvoir s’installer pour exercer le métier appris, est perçu comme un échec.  L’ANVT l’a honoré en lui offrant une opportunité de s’installer. « Je suis aujourd’hui dans mon propre atelier et jour après jour, je fais assez d’efforts pour non seulement avoir une large clientèle, mais aussi et surtout rendre de bonnes prestations pour pouvoir les fidéliser » affirme-t-elle.

 Kéméalo, ne s’est jamais doutée que son engagement au service de sa communauté allait être la source de la concrétisation de son projet de vie au point d’être aujourd’hui une patronne qui va former d’autres jeunes. Son activité lui permet de subvenir à ses besoins et de donner des coups de main à son mari pour les besoins de leur ménage.

GNAMDJA K. Espoir.