Dans sa robe grande dame, un léger sourire au visage, le mètre ruban au cou, en pleine coupe, c’est ainsi que nous retrouvons Elizabeth, la nouvelle maitresse couturière installée depuis la fin de mission de volontariat quartier Koutoudjoua à Dapaong.
Elizabeth, la trentaine est une couturière de formation. Cette passion pour ce métier relève de son adolescence ou l’on pouvait déjà la voir façonner les morceaux de tissu en habits de poupée à base de l’aiguille.
L’atelier de couture situé à Koutoudjoua est le fruit de la bataille d’Elizabeth qui a bien voulu changer son style de vie grâce aux différents modules sur les compétences de vie durant sa mission de volontariat d’engagement citoyen.
Au moment où elle préparait son brevet d’étude du premier cycle, une grossesse vient changer le cours de sa vie. Elizabeth avait très tôt voulu aider ses parents dans la prise en charge de ses frères et sœurs. Elle fait son entrée en apprentissage en 2013 qui se solde par un certificat de fin d’apprentissage en 2016.
Ne disposant pas de moyens nécessaires pour ouvrir son atelier, elle sollicitait ses collègues. Reconnue pour sa courtoisie, elle n’a jamais baissé les bras jusqu’à la connaissance du programme VEC. « J’ai décidé depuis deux ans de chercher les moyens pour m’installer et d’exercer en tant que maitresse couturière mais le nombre sans cesse croissant des ateliers me décourageait, et il était aussi important pour moi d’y essayer. J’ai fini par apprendre l’existence du programme VEC et j’ai tenté ma chance » raconte Elizabeth.
En fin de mission depuis septembre de cette année, Elizabeth n’est plus cette revendeuse ambulante de pagne. Elle est une maitresse couturière dans son propre atelier qu’elle a associé avec la vente de pagnes et accessoires de travail.
Artisane et passionnée par son métier, elle est une adepte du travail, désireuse de transmettre, partager sa vision sur le métier de la couture. Elle désire proposer le meilleur à sa clientèle pour les fidéliser. Perfectionniste, Elizabeth façonne le pagne avec une attention particulière et va au-delà des autres pour créer, afin d’attirer la clientèle.
Aujourd’hui femme épanouie, elle exprime sa reconnaissance à l’ANVT: « trois mois après la mission, j’ai pu obtenir une machine en location auprès d’une sœur qui n’exerce plus à hauteur de 1500 F par mois. J’ai procédé au démarche afin de trouver un local et Dieu merci grâce à mes collègues VEC qui m’encourageaient j’ai débuté déjà aux quatrième mois par travailler dans cet atelier. Aujourd’hui après les six mois de mission j’ai acheté les pagnes et d’autres accessoires pour exposer à la devanture de mon atelier », relate t-elle.
Un épanouissement au bout d’une bataille, Elizabeth attend dans les prochains jours bénéficier du kit d’installation octroyé aux jeunes artisans. Elle conclut fièrement ses propos en lançant un appel à ses frères et sœurs qui n’ont pas eu la chance d’avoir de grand diplôme où qui ont suivi des formations et n’ont pas les moyens de s’installer à faire leurs expériences dans le VEC car c’est un mécanisme de l’Etat pour eux de changer leur vie.