C’est une volontaire très réticente qui a rejoint sa mission de volontariat à Pognon, une localité située dans la cuvette du Togo à une trentaine de kilomètres de la ville de Dapaong, localité qu’elle ne connaissait que de nom. Aujourd’hui, Massimani DJOYOU, accoucheuse auxiliaire d’état et volontaire nationale de la vague 15, affectée au centre médico-sociale de Pognon en juin 2020, ne regrette pas son choix.
À peine notre arrivée au centre, l’on retrouve Massimani très acharnée. Juste après la consultation prénatale de Madame ISSA Ramatoulaye, là voilà en train de lui donner des conseils et les directives à suivre pour faciliter son accouchement. Les tâches journalières de Massimani au CMS Pognon se résument aux consultations prénatales, post natales, les accouchement, les planifications familiales et même les vaccinations. Au-delà de son cahier de charge, elle organise des séances de sensibilisation pour éveiller la conscience des femmes sur les inconvénients des accouchements à domicile. Très intégrée et dynamique, son engagement dans le centre contribue énormément à sauver quotidiennement des vies et à l’amélioration de la santé maternelle.
Un début très difficile
Les débuts de la mission n’étaient pas une tâche facile pour Massamani. C’était la première fois qu’elle quittait Kara, la ville où elle a grandi. Du coup la volontaire était stressée par rapport à cette localité qu’elle ne connaissait pas. La non maitrise de la langue aussi constituait un handicap entre elle et certaines patientes. Mais c’est une femme qui s’est vite adaptée à son nouveau cadre de vie, vue le travail qui l’attendait. « Je n’avais pas trop de choix. Car je me suis dite c’est l’Homme qui créé son environnement. J’ai transcendé mes difficultés pour sauver les gens de la localité qui attendaient beaucoup venant de moi car, le centre n’avait pas d’accoucheuse depuis que la principale a été affectée » raconte elle. Massimani étant l’unique accoucheuse dans le centre, ne connait ni le jour, ni la nuit. Elle est souvent sollicitée à n’importe quelle heure où besoin se présente et elle répond toujours pour satisfaire les patientes avec plaisir. Pour plus de proximité avec les patientes en cas d’urgence, elle a jugé bon de trouver un local tout proche du centre.
La meilleure collaboratrice.
Que ce soit avec les patientes ou avec les collègues de service, Massimani entretient de bonnes relations. Elle a d’ailleurs appris les bribes de la langue Moba pour mieux s’intégrer à sa nouvelle communauté. « Au fur et à mesure, j’apprends la langue, et j’essaie quelques expressions pour pouvoir dialoguer directement avec mes patientes. Par exemple j’arrive à dire bonjour, bonne arrivée comment tu vas, etc. »
Selon Massinani, les grosses précoces et les infections sexuellement transmissibles sont des cas très fréquents au centre. Elle compte prendre des initiatives en collaboration avec les collègues du centre pour organiser des séances de sensibilisation à l’endroit des jeunes filles dans les collèges et lycées.