Les bottes aux pieds, la houe à la main, Komivi se dirige vers son champ sur une montagne à 582m d’altitude, dans la localité de Kouma Konda. Pour cette matinée où la température indique 21° C avec de belles éclaircies, il compte rendre à profit cette journée du samedi : sarcler son champ d’haricot. À l’aide d’une houe, il désherbe soigneusement le champ. Qui est cet audacieux agriculteur et à pour qui, travaille-t-il ?

Originaire de Kouma Konda, un village de montagne situé au cœur d’une magnifique région verdoyante et luxuriante dans la préfecture de Kloto à Kpalimé, Komivi est un volontaire d’engagement citoyen de la première phase dans ladite localité. Ancien écolier de l’Ecole Primaire Publique de Kouma Konda, il n’a pas eu la chance de faire de longues études. Il s’est arrêté en classe de cours élémentaire deuxième année (CE2), fautes de moyens financiers. Une fois à la maison, il accompagnait sa grand-mère au champ. Celle-ci a pris soin de lui montrer la richesse de la terre.

Komivi, bien qu’il ait appris à cultiver la terre, a manqué de moyens financiers et techniques pour mettre en valeur ce qu’il a appris. Il se lance dans la conduite de taxi-moto afin de trouver de quoi se nourrir. Mais en fin de compte, c’est dans le volontariat, il trouvera son gain de cause.

Avec la mission VEC, on devient entrepreneur

Très passionné des travaux communautaires, Komivi s’est lancé dans le volontariat pour jouer sa partition au développement de sa commune. Grâce à l’accompagnement et aux différentes formations reçues sur l’entrepreneuriat, il décide de réaliser son projet de vie qui n’est autre que de travailler la terre. Il a à sa possession  deux grands champs d’une superficie considérable  où il cultive le maïs, le manioc, le haricot, et les fruits (avocat, banane, banane plantin et Xylopie.) C’est ainsi qu’au cours de sa mission, en plus de ses allocations, il s’est octroyé un prêt auprès de son groupement d’épargne et de crédit (GEC) pour se procurer les intrants, les matériels et aussi, pour recruter les métayers. Ces métayers ont pour tâche de l’appuyer dans les activités champêtres car seul, il n’arrivait pas cultiver une grande superficie.

Très ému d’avoir réalisé son projet de vie, Komivi nous témoigne : ‘’La mission VEC m’a permis de sortir de ma situation précaire. J’ai fait durant plusieurs années, le taxi-moto, mais j’ai toujours vécu dans la précarité.  J’avoue qu’avec cette mission, ma vie et celle de ma famille ont changé. Je fais la fierté non seulement de ma femme et de mes enfants mais aussi de toute ma communauté car en recrutant les métayers je participe au développement de ma communauté’’.

La mission de VEC a vraiment marqué Komivi. ‘’Aller chaque fin du mois dans une institution financière pour prendre de l’argent sur un compte qui porte mon nom est la chose qui m’a le plus marquée’’, nous affirme –t-il avec allégresse.

Komivi remercie vivement les initiateurs du projet VEC qui ont eu l’idée géniale d’ouvrir aux VEC un compte d’épargne auprès des microfinances.