Sous un hangar fait de tôles, on retrouve ce samedi matin, Tchilao au milieu de ses marchandises. Elle informe ces clients des prix des sacs de charbon de bois qu’elle commercialise. L’on retrouve à proximité de son hangar, les marchandises des autres revendeuses déposées pêles et mêles, dans un brouhaha de cris de marketing des revendeurs et commerçants. Il s’agit du marché de Kpalimé communément appelé châteaux qui s’anime tous les samedis.
Ancienne Volontaire d’Engagement Citoyen de la phase 3 de Kpalimé, Tchilalo, comme la plupart des jeunes filles, a été victime des préjugés sur la scolarisation des jeunes filles. Ces préjugés qui stipulent qu’une fille à l’école n’aboutira à rien. Par conséquent, elle n’a pas pu avancer dans les études. Aujourd’hui grâce à la mission VEC, elle mène une vie épanouie.
Tchilalo victime d’une discrimination
Issue d’une famille polygame, Tchilalo n’a pas eu la chance de poursuivre ses études pour la simple raison qu’elle est une fille. Par faute de moyens, son papa a préféré scolariser seulement les garçons. En classe de CM1, il refuse de lui payer la scolarité car pour lui une fille à l’école n’aboutira à rien, une fille n’a aucun avenir ; elle est faite pour être soumise à son mari. C’est ainsi qu’elle a été déscolarisée et amenée à Lomé pour aller travailler dans les ménages en tant que travailleuse domestique. Après 4 ans de mésaventure à Lomé où elle a été maltraitée, elle a décidé de retourner au bercail.
Tchilalo relève le défi
Revenue à Kpalimé, Tchilalo fonde son foyer. Bien qu’elle soit mariée elle n’attend rien de son mari. Marquée par la discrimination de son père, elle tient à tout prix à relever le défi. Elle veut voler de ses propres ailes. Ainsi, avec le peu d’argent ramené de Lomé, elle a commencé petit à petit un commerce.
Très ambitieuse, elle a su ménager son emploi du temps pour rentrer dans le volontariat. Après 4 mois de mission elle a vu sa vie changer. Avec ses allocations et un prêt de 100 000f qu’elle s’est octroyée auprès de son GEC, elle est rentrée dans le rang des grandes commerçantes. Présentement, elle va dans les fermes pour approvisionner des charbons de bois, des tubercules et des céréales et venir revendre aux grossistes. ‘’ La mission de volontariat m’a permis de relever le défi de mon papa. Certes je n’ai pas pu poursuivre mes études mais je suis financièrement autonome. Je dois cela à la mission de VEC. Avec ma position sociale, j’ai pu prouver à mon père avec dignité qu’une femme n’est pas seulement faite pour le foyer. Elle peut travailler et nourrir sa famille au même titre qu’un homme. La preuve est que j’appuie mon mari à subvenir aux besoins de nos enfants.‘’ a témoigné Tchilalo avec un grand sourire aux lèvres.