Mobiliser des jeunes, leur faire participer au développement de leur communauté, tel est l’objectif visé par l’Agence nationale du volontariat au Togo, à travers son projet VEC. Outiller ces derniers en situation de décrochage scolaire sur les valeurs citoyennes, au respect du bien public, en est également un autre objectif. Outre ce regard, l’ANVT vise aussi l’insertion socioprofessionnelle de ces jeunes à travers un dispositif adéquat d’accompagnement. Makoumtara, fait partie des volontaires réinsérés à la fin de leur mission. L’ année dernière, elle a installé son atelier de tisserand de pagnes à Niamtougou.
Volontaire de la vague 05 dans la commune de Doufelgou 1, Makoumtara est l’une de ces volontaires dévoués à atteindre leurs objectifs. Âgée de la trentaine, elle est aujourd’hui maitresse dans son atelier, un métier dont elle a fini l’apprentissage depuis plus de 8 ans.
Titulaire d’une certification de fin d’apprentissage CFA en tissage depuis 2011, Makoumtara, veuve et mère de deux enfants ne baisse pas les bras dans la lutte incessante à garantir l’avenir de ses enfants qui sont pour elle sa raison de vivre.
Durant sa mission de volontariat, cette femme a promis ouvrir son atelier car c’est le seul moyen pour elle de s’en sortir car depuis le décès de son époux, toutes les charges de sa famille lui revenaient. Consciente de ne pas obtenir un kit d’installation à la fin de la mission, elle a vite su s’organiser pour s’acheter elle même, la machine à tisser. Pour y arriver, après deux mois de mission elle a réuni la somme de 25 000 F CFA et s’est procuré la machine de 90 000 F CFA auprès d’un fournisseur qu’elle connaissait bien. Déjà au 05ème mois après cet achat , Makoumtara s’acquitta du reste de sa dette.
Apres le travail de terrain, Makoumtara s’attèle à son travail de tisserande. En deux semaine, elle arrive à tisser en moyenne un complet de pagne pour le mettre directement sur le marché, en plus des tâches domestiques .
À la fin de sa mission, en plus de ses allocations de 80 000 F CFA, elle a obtenu un prêt de 50 000 auprès de son Groupement d’Epargne et de Crédit (GEC) pour s’acheter une seconde machine et ouvrir son atelier.
Aujourd’hui elle fait partir du syndicat des tisserands de la préfecture de Doufelgou, « elle est une dame qui mérite d’être appréciée car non seulement elle est courageuse dans le travail, mais aussi on sentait en elle cet esprit de faire de sa mission un levier de sa vie » nous confie son animateur de terrain. « Si je suis importante et considérée c’est grâce à l’ANVT », affirme-t-elle.
Son atelier installé au carrefour de Siou lui offre un privilège dans la vente de ses œuvres. Maitresse patronne de 05 jeunes dames elle rend grâce à l’éternel et remercie l’ANVT qui lui a permis aujourd’hui de se faire compter parmi les femmes exemplaires de son milieu.