Sabine a fait du brassage du tchoukoutou, en abrégé « Tchouk », son activité génératrice de revenu à la fin de sa mission de volontariat. Préparé à base des grains de sorgho, cette boisson autrefois utilisée pour des cérémonies et pour des occasions spéciales telles que : les fêtes et les funérailles sont aujourd’hui devenues un breuvage quotidien. Pourquoi un tel choix pour Sabine ?
À Djarkpanga, Sabine est une femme réputée pour son Tchouk d’une qualité rare. Chaque mercredi jour du marché, déjà à 8 h, les jeunes, les agriculteurs, les conducteurs de gros camions comme les marchants se pressent et font escale chez elle. Le temps de trinquer à coup de Tchouk et se divertir autrement pour le reste de la journée.
Sabine a été mobilisée pour la 6e phase du volontariat d’engagement citoyen, comme tous les autres pour l’amélioration du cadre de vie de la commune de Djarkpanga et contribuer à son développement. Assidue et déterminée, c’est une VEC qui a su tirer profit de son engagement.
Aussitôt la mission terminée, elle a commencé le stockage et la vente du sorgho pendant les 3 premiers mois avec une somme de 110.000 francs CFA (l’épargne et les économies de ses allocations). Avec l’accompagnement de l’animateur de terrain BOSKE Mazabalo, Sabine s’est rendu compte qu’elle pouvait aller vers la transformation aussi, car tout le monde appréciait sa boisson lorsqu’elle était sollicitée pour en faire lors des cérémonies funèbres.
Le Tchouk de sabine, une boisson pas comme les autres.
Au début, Sabine a commencé par 25 bols de sorgho dans le mois, une équivalence de 12 000 francs CFA et produisait comme chiffre de vente 34 000 francs CFA. À l’heure actuelle, elle prépare tout un sac de 60 bols dans le mois. Elle a épongé le prêt de 50 000 francs CFA qu’elle a fait dans son GEC le mois de janvier 2022 pour financer le stockage du Soja.
« Consommer les produits locaux est même devenu en partie une nécessité en raison du coût élevé des produits manufacturés. Certains fonctionnaires et hauts cadres envoient régulièrement leurs collaborateurs chez nous leur acheter quelques bidons, surtout à l’heure de la pause déjeuner », en relate-t-elle.
Sa préoccupation actuelle est d’ajouter une journée supplémentaire de vente en dehors du jour de marché. Elle compte également mettre sur pied une boucherie où l’on trouvera les soupes de toutes catégories de viande les jours de vente.
« Je me suis rabattu sur le Tchoukoutou depuis plus de 2 ans parce que la bière vendue en bouteille coûte de plus en plus cher. Avec 350 francs, j’ai un bidon de 1,5 litres et 100 francs pour une calebasse, alors que le prix de la bouteille des bières industrielles varie entre 500 et 850 francs CFA. Avec la boisson locale, j’éprouve pratiquement le même plaisir », s’est confié M. Kodjo, un conducteur de taxi moto.
La trentaine, Sabine est mariée et mère de 3 enfants dont elle à la charge grâce à la rentabilité de son AGR.