Afefa fait partie des personnes à qui la nature a volontairement privé d’une bonne écoute. Malentendante de naissance, elle se sentait inférieure et marginalisée dans sa communauté. Elle ne retrouvera une confiance en soi qu’à travers la mission de volontariat d’engagement citoyen.
Les coups de la vie
Issue d’une famille nombreuse, Aféfa n’a pas eu la chance de faire de longues études. Orpheline de père dès le bas âge, elle s’est arrêtée au cours élémentaire premier année (CE1) dans la préfecture de Kpélé à cause de son handicap. Pour la famille, une malentendante n’a pas sa place à l’école ; la laisser continuer les études c’est gaspiller de l’argent.
Récupérée par une de ses sœurs à Lomé, Aféfa a été malmenée par cette dernière. Celle-ci l’a placée dans une famille pour faire le bonnage (travail domestique) afin de gagner de l’argent pour apprendre un métier. Mais malheureusement pour elle, sa sœur retirait son argent à son insu pour s’occuper de ses propres enfants. C’est avec un cœur serré qu’elle a quitté Lomé pour rejoindre sa tante maternelle à Kpalimé.
Aféfa, à Kpalimé, a été accueillie par sa tante maternelle coiffeuse. Celle-ci lui a appris le métier de coiffure et l’a présentée à l’examen. Très brillamment, elle est sortie admise et obtint son diplôme.
La mission de VEC, une opportunité à saisir
Mariée et mère de deux enfants, Afefa avait de la peine à ouvrir son atelier. Néanmoins elle exerçait pas mal son métier à la maison. Ayant appris l’existence du VEC, elle a décidé d’y participer. Très intelligente, déjà en pleine mission, elle a commencé à préparer son post volontariat. Ainsi durant la mission, elle n’a pas touché à ses allocations. Elle était également très assidue et épargnait dans leur réunion de groupement d’épargne et de crédit (GEC).
Un an après sa mission de volontariat, Afefa, avec l’argent qu’elle a épargné au sein du GEC, en plus de ses allocations de mission a ouvert son atelier dans le quartier Nogo. Très émue, elle affirme : ‘’Je n’arrive pas à croire que j’ai pu concrétiser mon rêve. Grâce au volontariat, moi aussi j’ai pu tailler une place dans ma société. Maintenant, je suis très considérée et très respectée. Ce qui me fait oublier mon handicap. Je profite de cette occasion pour remercier l’ANVT pour tout ce qu’elle fait pour nous les jeunes déscolarisés. Mon souhait est de voir la mission de VEC pérenne.’’
Volontaire d’engagement citoyenne de la phase VI, Aféfa mène désormais une vie épanouie avec sa famille.