Former et valoriser les jeunes filles, qui n’ont pas eu la possibilité d’évoluer dans les études à travers des activités génératrices de revenus, tel est le noble challenge de Nakolpo. Une jeune dame qui s’est socialement et professionnellement insérée grâce à son engagement dans le programme du volontariat d’engagement citoyen. Plus qu’une sœur sanguine, elle fortifie ses apprenties par des conseils à travers ses propres exemples.
Volontaire d’engagement citoyen de la cinquième phase dans la commune de Cinkassé, Nakolpo, âgée de 23 ans, mariée et mère d’un enfant, est aujourd’hui maitresse tisserande avec six apprenties à son actif. Un atelier qu’elle a ouvert juste après la fin de la mission.
Titulaire d’un certificat de fin d’apprentissage en option tissage de pagnes traditionnels depuis 2016, Nakolpo après son apprentissage n’avait pas les moyens pour s’installer à son propre compte. Consciente de sa situation et pour ne pas rester à la maison sans rien faire, elle continuait toujours à travailler chez sa patronne de façon désintéressée. Par le biais de cette dernière, elle découvrit le VEC. Du coup elle a décidé de mettre son temps au service de la communauté et en contrepartie profiter des avantages de la mission pour ouvrir son atelier.
L’objectif que Nakolpo s’est fixée dès son entrée dans le volontariat est d’ouvrir son atelier et former en retour les jeunes filles qui ont l’amour pour ce métier. C’est ainsi qu’elle a pris l’initiative de mettre de côté une partie de ses allocations à chaque fin du mois. Au cours de la mission, Nakolpo a pu acheter les matériels nécessaires pour son installation. Ainsi, les allocations de fin de mission lui ont permis de s’acquérir une machine à tisser d’une valeur de soixante mille francs (60 000F). Elle a également loué le local pour se lancer dans son activité.
Chose promise, chose faite. Nakolpo dès l’ouverture de son atelier, a pris l’initiative de transmettre son savoir faire à ses jeunes sœurs qui sont en difficultés financières et qui n’ont pas un avenir prometteur afin qu’elles aussi puissent avoir une activité du jour au lendemain. Car selon elle, je cite : « je suis issue d’une famille très modeste mais par chance, j’ai été vite récupérée par ma patronne qui m’a appris ce métier. Nous étions plus d’une quinzaine de jeunes filles chez elle. Par sa bonne volonté, aujourd’hui je suis utile à la société. C’est pour emboiter ses pas que moi aussi j’ai pris l’initiative de former mes jeunes sœurs qui se trouvent dans des situations pareilles » nous confie-t-elle avec pleine d’émotion.
Une jeune dame très sympathique et plein d’avenir, en moins d’un an d’installation, elle a déjà acheté deux nouvelles machines de tissage et a à son actif six apprenties très laborieuses et respectueuses. Nakolpo toujours souriante, réserve un accueil chaleureux à ses clientes et les commandes sont livrées à temps réels ce qui fait d’elle une tisserande honnête et référentielle dans le milieu. La mission de volontariat d’engagement citoyen a rendu Nakolpo une femme épanouie et respectable. « Que deviendrai-je sans cette mission ? J’allais toujours rester chez ma patronne où comment ? » s’interroge- t-elle pour clore l’entretien.
GNAMDJA Espoir