KONDIA Moutarou, Volontaire d’Engagement Citoyen à Kabou, cache une histoire touchante derrière son sourire timide. Orphelin dès son plus jeune âge, il a très vite pris conscience des défis à relever pour construire un avenir épanoui. Audacieux et ambitieux, il refuse de laisser son statut d’orphelin freiner sa réussite. Privé de soutien moral et financier, Moutarou a su tirer profit des formations en entrepreneuriat reçues durant son volontariat. Grâce à ces apprentissages, il a lancé sa propre activité : la vente de couscous d’igname. Cette initiative lui permet, pas à pas, d’accéder à son indépendance financière.
Moutarou est un jeune dynamique dont les ambitions ont été freinées par les circonstances. Orphelin, il a grandi sans soutien moral ni financier. L’agriculture, seule, ne suffisait pas à couvrir ses besoins ni à financer sa scolarité. Malgré son assiduité à l’école, il a dû interrompre ses études en terminale face à ces difficultés. L’agriculture est alors devenue sa seule source de revenus. Ressentir l’absence d’une famille, d’un ancrage, est une douleur profonde, qui s’enracine jusque dans son être.
« Le chagrin de ma vie pèse sur ma conscience. Je travaillais bien à l’école, mais le manque de soutien financier m’a contraint à abandonner. Pourtant, je dois m’obliger à être heureux. Je travaille dur », confie Moutarou, qui a décidé de ne plus vivre dans le passé, mais de se tourner vers l’avenir.
Motivé par le désir d’aider sa communauté et d’améliorer son environnement, il s’est alors engagé comme volontaire. Dès le début de sa mission, il réfléchissait déjà à une activité qui lui permettrait d’atteindre l’autonomie financière. Au cours de son volontariat, il a suivi des formations en gestion d’entreprise et en développement personnel. Ces apprentissages lui ont permis de mener une étude de marché. Son but ? Identifier une activité rentable à démarrer avec peu de moyens.
Après sa mission de volontariat, Moutara a utilisé une partie de ses épargnes pour développer son activité agricole. Avec ses économies restantes, il a acheté des ustensiles de cuisine, de l’igname et d’autres ingrédients nécessaires à la préparation et à la vente de couscous. “Je sais bien faire le couscous d’igname. J’ai démarré avec peu de moyens. Beaucoup m’encouragent, mais certains disent que c’est un travail de femme. Pour moi, tous les métiers sont honorables. Mon genre ne m’empêchera pas de réussir dans ce commerce. Les formations suivies pendant ma mission de volontariat m’ont donné confiance”, affirme-t-il.
Moutarou force de l’admiration selon BOUKARI Rafate, agent de suivi des volontaires à Kabou. Ambitieux et persévérant, il ne cesse de viser loin. À force de travail, il atteindra ses rêves.
KPANTE Djabi