Originaire de Korbongou, une paisible localité située à 15 km à l’est de Dapaong, un jeune homme de la vingtaine a transformé son quotidien grâce au volontariat. Surnommé affectueusement “le boutiquier” dans son quartier, il incarne l’histoire d’une jeunesse déterminée à façonner son avenir. Son engagement dans la phase 9 du programme VEC lui a permis de concilier maraîchage et commerce, faisant de lui un modèle d’insertion socio-économique au sein de sa communauté.
Issu d’une famille de maraîchers, Hibrahim a grandi en apprenant à travailler la terre aux côtés de ses parents. Dans cette région où l’agriculture domine, il ne s’imaginait pas pouvoir rêver plus grand. Les récoltes suffisaient à peine à subvenir aux besoins de la famille, et l’idée de diversifier ses revenus semblait hors de portée.
C’est dans ce contexte qu’il a découvert le Volontariat d’Engagement Citoyen qui permet aux jeunes de contribuer au développement de leur communauté tout en organisant mieux leur avenir.
Rejoindre la phase 9 du programme VEC a marqué un tournant décisif pour Hibrahim. Affecté à la mairie Tône 4, il s’est engagé avec enthousiasme dans les activités communautaires. En parallèle, il a été formé sur des thématiques de compétences de vie, l’entrepreneuriat, la gestion financière, l’épargne et le crédit. Grâce à ces apprentissages, il a pu redéfinir ses priorités. “Avant le VEC, je n’avais pas de projet clair pour mon avenir. Ces formations m’ont cependant permis de découvrir les opportunités qui m’entourent“, confie-t-il.
Grâce aux conseils reçus en gestion financière, il a pu économiser une partie de ses allocations. « Sans ces économies et sans le GEC, je n’aurais pas pu démarrer mon projet », ajoute-t-il.
À la fin de sa mission, fort de ses économies et des compétences acquises, Hibrahim a décidé d’ouvrir une boutique sur la route principale de Korbongou. Idéalement placée et répondant aux besoins locaux, elle est rapidement devenue une référence dans la localité.
En parallèle, l’ancien volontaire a conservé son activité agricole. Ce modèle hybride lui permet de concilier production locale et commerce. Grâce à une organisation rigoureuse, ses journées sont bien remplies : tôt le matin, il s’occupe de son maraîchage, puis rejoint sa boutique pour accueillir ses clients.
Cette double activité lui assure non seulement une autonomie financière, mais aussi une reconnaissance sociale. Son voisin admire sa transformation: « Il n’est pas seulement un boutiquier. C’est un exemple pour nos jeunes. Avec peu de moyens, il a prouvé qu’on peut réussir en s’investissant et en étant bien accompagné ».
Hibrahim reste humble face à sa réussite : « Le volontariat m’a appris à croire en moi et à mieux utiliser mes ressources. Aujourd’hui, je suis fier de contribuer au développement de mon village tout en assurant un meilleur lendemain pour ma famille » .