Entourée de ses 3 apprenties, Déhoudè manœuvre sa machine pour terminer la commande de l’une de ses clientes. Intègre, elle tient toujours parole et livre les commandes aux clients à la date prévue. Ceci fait d’elle une femme crédible et son atelier, une référence dans le quartier.
Volontaire d’engagement citoyen de la phase 3 à Kpalimé, Déhoudè a joué sa partition en 2018. Cet engagement au service de sa communauté lui a permis de réaliser son rêve le plus cher qui est celui de devenir une patronne d’atelier.
Son parcours avant le volontariat
Née dans la préfecture de Danyi, Déhoudè a fait ses études au cours primaire de Danyi Apéyéme où il a décroché son CEPD. Pendant les vacances, comme tous les autres futurs collégiens, elle était impatiente de voir la rentrée scolaire, pour porter sa jupe kaki et le corsage blanc mais malheureusement, elle n’a pas eu la chance de porter cette tenue dont elle a rêvé. À quelques semaines de la rentrée, quelle n’a pas été son amertume quand ses parents lui ont fait part de leur situation financière limitée qui ne leur permettait plus de continuer par financer ses études ?
Déçue par cette information capitale qu’elle a considérée comme de l’eau de mer à boire, elle a décidé d’aller rejoindre sa sœur ainée à Kpalimé pour demander son assistance. À sa grande surprise, cette dernière aussi lui a joué le même refrain et lui a préconisé d’abandonner les études pour chercher de l’argent et apprendre un métier.
Avec son seul diplôme scolaire qui est le CEPD, Déhoudè est partie à l’aventure à Bassar. Arrivée dans cette ville, le seul travail qu’elle a trouvé avec son niveau d’étude est ‘’aide-ménagère’’ (le travail de domestique). Après plusieurs années de durs labeurs, avec ce qu’elle a gagné, elle est retournée à Kpalimé en toute gaieté pour se mettre en apprentissage de métier de couture. Après 3 ans d’apprentissage, elle a décroché son Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA).
S’installer facilement grâce aux VEC
Déhoudè, avant le volontariat exerçait son métier à la maison. Un jour, de bouche à l’oreille, elle entend parler de la mission de VEC chez une amie et décide de tenter sa chance. Avec ses allocations de mission, elle a payé la somme de 40 000 F cfa (un quart du montant total du Kit) pour bénéficier le kit d’artisan composé d’une machine à coudre, une machine à surfilage, le fer à repasser, les ciseaux et le mètre à ruban offert par l’ANADEB. Avec le reste de ses allocations, elle a aménagé l’atelier et a payé les catalogues. ‘’Le fait d’avoir son diplôme d’apprentissage et ne pas pouvoir s’installer pour exercer le métier appris, est perçu comme un échec. L’ANVT m’a honorée en m’offrant une opportunité de m’installer. Être entourée de mes apprenties , me confirme que je suis sur la bonne voie de réussite. Je profite de cette occasion pour témoigner ma gratitude à l’ANVT,’’ nous raconte–t-elle.
Mariée et mère de famille, la mission de VEC a appris à Déhoudè la notion d’épargne et de la solidarité. Membre active de son Groupement d’Epargne et de Crédit (GEC) qui est à son troisième cycle, elle ne rate aucune réunion. À la fin de chaque cycle, c’est elle toujours qui ramasse la part de lion.
Aimable et généreuse, Déhoudè n’est pas radine. Au-delà des compétences de son métier, elle transmet également à ses apprenties ce qu’elle a appris du volontariat. ‘’ Notre Tantie est très gentille. En dehors de notre métier, elle nous apprend la notion d’épargne, et les valeurs du volontariat,’’ nous affirme Machoura, une de ses apprenties.
MOUHAMADA Halifatou