Soome n’avait jamais pensé qu’en une seule nuit, sa vie basculerait. Alors étudiante, elle se retrouve à son réveil immobilisée, sans possibilité de bouger ses membres. En 2011, elle a été victime pendant la nuit d’une crise qui l’avait paralysée. Cet épisode, Soome le raconte larmes aux yeux, encore émue. Mais elle n’a pas voulu se lamenter sur son sort. Elle a pris son destin en main et aujourd’hui volontaire nationale affectée à la communauté de Tchamba.
Aujourd’hui, après plusieurs pris en charge médicale, elle a partiellement retrouvé sa mobilité. Mais son handicap ne l’empêche pas de s’engager au service des communautés. Affectée à Alibi 1 et 2 depuis juin 2005, elle a appuyé les deux cantons à la réalisation de leur projet de développement communautaire. Elle a appuyé les cantons dans la réalisation leurs Plans d’Actions Villageois et Communautaire. Dans la revue de ces différents projets, Soome a mené des campagnes de sensibilisations en vue de changement de comportement : les droits et devoirs des enfants, les violences basées sur le genre, la condition féminine.
Les enfants et les femmes, une priorité de sa mission
À Alibi 1, son engagement a contribué à l’épanouissement des enfants du village. En appui du plan du développement cantonal, elle a aidé à la construction d’un jardin d’enfants, en sensibilisant la communauté sur leur contribution à la réalisation du plan de développement : « avant, les enfants du jardin d’enfants étaient accueillis dans des conditions impossibles à l’épreuve des intempéries et pas adaptées à leur situation. J’ai aidé à accélérer le projet de construction du bâtiment. Aujourd’hui il n’est certes pas terminé, mais il sert déjà pour l’accueil des tout petits du village », dit-elle avec fierté.
Aussi a-t-elle dû intervenir pour réduire les violences faites aux enfants dans la communauté. Elle a pu intervenir pour un cas grave de maltraitance d’une enfant : « la personne qui a maltraité l’enfant a été sanctionnée. La population du canton n’est plus prête à tolérer des cas d’abus sur les enfants »
Soome a organisé les femmes du canton en club de mère et en groupement. Ce qui lui permet régulièrement de prodiguer des conseils et de les sensibiliser sur l’utilité d’instruire les filles.
Aujourd’hui, elle est devenue incontournable dans le plan d’organisation du village. Elle participe à toutes les réunions organisées par le développement et a appuyé la communauté à la réalisation de leur plan cantonal du développement.
Quelques difficultés
Au début de sa mission, Soome a été confrontée à des difficultés. D’abord le dépaysement. C’était la première fois que la volontaire se rendait en zone rurale. Ensuite la barrière langagière. Elle ne comprenait pas la langue locale. Elle a dû utiliser une langue commune à la région centrale, le Tem, pour se faire comprendre. Mais au cours de la mission, sa difficulté principale reste l’éloignement entre les 14 villages de sa zone de couverture. Mais Soome n’en démord pas pour autant. Elle s’organise et couvre avec régularité les villages quelle appuie dans sa mission.
Quant à son handicap, elle ne le considère plus comme une difficulté. Elle a appris à vivre avec et sa communauté le perçoit à peine : « nous ne la considérons même pas comme une personne handicapée » a déclaré OUDE Yakirou, le président du comité cantonal de développement d’Alibi 1.