À l’entrée du Centre Hospitalier Régional de Tsévié, est assis un jeune homme autour d’une petite table, le regard fixé sur les plaques des motos et voitures. Il enregistre toutes les entrées et sorties des engins de ladite structure. Ce jeune homme exerce ce travail de gérant du parking depuis qu’il a fini sa mission de volontariat en 2020. Un travail qui a vu le jour grâce à sa détermination et son abnégation au travail.
C’est avec un grand sourire aux lèvres que Mawuli, ancien volontaire d’engagement citoyen’ nous affirme qu’il est devenu le gérant du parking du CHR de Tsévié. Jumeau dès sa naissance, ce dernier a grandi dans une famille isolée. Faute de soutien, il a sombré dans l’alcoolisme. Mais, grâce à l’accompagnement de son animateur de terrain et son nouvel emploi, il n’a pas tardé à remonter la pente.
Lorsque le moment était arrivé de recruter des personnes pour gérer le parking, huit VEC en fin de mission étaient proposés à la direction du CHR, structure d’accueil des VEC. Parmi ces derniers, seul Mawuli a retenu l’attention des recruteurs car ayant fait preuve de dévouement et de professionnalisme durant sa mission. Ainsi, il a été recruté pour s’occuper des engins entrants dans l’hôpital. Il a pour tâche principale d’enregistrer les motos et voitures contre un ticket de parking.
L’honnêteté faisant partie des principes du volontariat qu’il a appris durant sa mission, cela lui a permis de remplir pleinement les conditions de ce travail. Mawuli est payé au pourcentage des tickets vendus. Un salaire qui s’élève jusqu’à 40% des recettes que fait le parking.
« Avant je consommais de l’alcool ceci due à mon antécédent familial et aux situations irrégulières desquelles je suis sorti. J’habitais un quartier dangereux où grouillaient toutes sortes de groupes. La promiscuité servait de refuge aux bandits, aux délinquants et aux alcooliques de la ville. Ainsi, n’ayant aucun contrôle parental véritable quand je grandissais, je me suis retrouvé avec cette envie de consommer de l’alcool à volonté», raconte-t-il.
Il poursuit « J’ai sombré un temps dans cet état jusqu’à ce que des amis ne me parle du programme VEC. Car, en vérité, j’avais de la peine à me réaliser. Mais grâce à l’accompagnement, j’ai commencé par lutter pour sortir de cette situation et j’ai pu laisser progressivement et définitivement l’alcool. »
Un nouveau départ pour Mawuli
Depuis qu’il est devenu sombre, Mawuli voit le bon côté des choses. Tisserand de formation avant de découvrir le volontariat, il promet ne pas abandonner son métier de rêve au profit du nouveau travail. Avec son temps libre et sa prime de réinsertion socioprofessionnelle, il compte tisser des pagnes dans la cour de sa maison. Cette activité lui permettra d’avoir une seconde activité génératrice de revenu. Et avec cette économie, il épargnera sur son compte dans le but d’élargir l’entreprise.