À Nadoba comme partout ailleurs dans le nord du Togo, la boisson locale communément appelé “Tchoukoutchou” est très prisée par les communautés. Euphrasie en fait du brassage du “Tchouk”et sa commercialisation, une véritable source de revenus depuis la fin de sa mission de volontariat.
Comme tous les mercredis, jour du marché et de vente, Euphrasie égaye le cœur des jeunes, des personnes âgées, bref de sa clientèle. L’une des stratégies qu’elle a adopté et surtout qu’elle a appris de son passage au volontariat, est l’accueil de la clientèle.
Plusieurs raisons ont motivé Euphrasie pour son choix pour le brassage du Tchouk, « nous sommes dans un milieu traditionnel et la demande est forte à chaque occasion. Dans l’impossibilité de s’offrir la bière industrielle qui varie pratiquement entre 500 et 800 francs, beaucoup préfèrent étancher leur soif avec la calebasse de Tchouk qui coûte que 50 f », dit-elle. Ainsi elle a démarré cette activité grâce à ses allocations de mission qui lui ont permis d’acheter du mil en grande quantité. De cette vente, Euphrasie gagne en moyenne comme bénéfice, 3000 à 4000 francs par vente, ce qui lui permet de couvrir les dépenses et assister son mari dans les charges du foyer.
Volontaire d’engagement citoyen de la vague 5, Euphraise n’a pas eu la chance de poursuivre ses études après sa grossesse. Elle abandonna les classes en 4 ème. Après sa mauvaise expérience de son premier mariage, elle s’est remariée à un autre. Traumatisé plus tard par le décès de son deuxième enfant et les séries d’épreuves de la vie, Euphraise a fini par se remettre à la suite de son engagement dans le programme VEC et surtout grâce aux conseils et à l’accompagnement de l’Animateur de Terrain .
Euphrasie a au cours de la mission, fait preuve d’engagement, d’humilité et s’est approprié les différents modules de formation développés pour une mission réussie. Active dans son GEC, elle épargnait presque la moitié de ses allocations par mois afin de s’octroyer une marmite et tout le nécessaire pour démarrer son activité.
« Euphrasie est une brave et courageuse femme qui a réussi à préserver cette richesse de la tradition. C’est l’occasion pour nous de l’encourager à atteindre ses objectifs. J’apprécie aussi énormément sa boisson et les échanges que nous menons quand nous nous rencontrons, nous les autochtones du milieu », a témoigné l’un de ses clients.