Installée dans le domaine de la haute couture dans le quartier Lassa Tchola à Kara, Solim il y’a quelques années en arrière, ne pouvait imaginer qu’aujourd’hui grâce à sa rigueur et à sa détermination à aider sa communauté, elle pourrait réaliser son rêve. Volontaire d’engagement citoyen de la phase 6, avec son activité elle se considère comme une figure de proue dans sa localité et pour cause elle fait partie de cette génération qui n’a jamais abandonné, mais qui s’est donné toutes les raisons d’espérer en un avenir meilleur. Elle se réjouit d’avoir pu ouvrir son propre atelier de couture grâce au programme de volontariat d’engagement citoyen.
Solim a dû abandonner ses études prématurément en classe de 4e, en raison de l’âge avancé de ses parents, qui ne disposaient plus des ressources financières nécessaires pour subvenir aux besoins de la famille. Face à cette situation, elle a pris la décision de prendre son destin en main en choisissant d’apprendre un métier, celui de la haute couture. Elle explique : “J’ai projeté un regard vers mon avenir, en tenant compte de la situation financière de mes parents. J’ai également compris que tôt ou tard, la responsabilité de prendre en charge mes petits frères me reviendrait. Par conséquent, j’ai cherché un moyen d’acquérir une source de revenus, ce qui signifiait trouver les fonds nécessaires pour apprendre un métier“.
Quatre ans de formation ponctuée d’un certificat de fin d’apprentissage en haute couture, Solim se retrouve une fois encore dans l’incapacité d’ouvrir son atelier à cause du manque de moyens. Étant à la maison sans aucune activité, elle a décidé d’accorder son temps pour l’amélioration du cadre de vie de sa communauté en devenant volontaire d’engagement citoyen « j’avais fini et mon CFA en main, je devais pouvoir ouvrir mon atelier et commencer mes activités. Je pouvais aussi travailler depuis ma maison, mais dans l’un ou l’autre des cas je devais acquérir du matériel. J’ai alors pris l’initiative de m’engager au volontariat pour occuper mon temps et aussi participer à l’amélioration du cadre de vie de ma communauté » confie t-elle.
Aussitôt devenue volontaire d’engagement citoyen, Solim a rejoint un groupement d’épargne et de crédit au cours de sa mission de volontariat, ce qui lui a permis d’acquérir la culture de l’épargne. Les économies qu’elle a pu réaliser au cours du premier cycle lui ont donné la possibilité de louer un local à la fin de sa mission et d’ouvrir son atelier. Elle partage : “J’ai contribué à l’assainissement de ma commune à travers le volontariat. J’ai eu la chance de faire partie d’un groupe de volontaires d’engagement citoyen qui cotisaient chaque semaine. À la fin de ma mission, les économies que j’avais accumulées m’ont permis de louer un local pour créer mon atelier. De plus, j’ai été initiée à plusieurs activités génératrices de revenus. Je suis fière de la personne que je suis devenue et j’ai pu donner un bon exemple à mes petits frères grâce à ma patience et mon courage.’ conclut-elle
Aujourd’hui en charge d’une apprentie, Solim ne tarit pas d’éloge à l’endroit des initiateurs du programme de volontariat d’engagement citoyen. Bénéficiaire du kit d’installation, elle s’en sort dans son métier malgré la rude concurrence sur le marché de la couture.