Au cœur du marché de Nano, se trouve l’atelier de coiffure de Djéwani. Diplômée d’un CFA en coiffure en 2004, Djéwani se bat pour ouvrir son atelier depuis la fin de son apprentissage, mais hélas!. Son engagement dans le programme du volontariat d’engagement citoyen a été la voie vers cette réalisation.
Djéwani, la trentaine, célibataire avec un enfant, a connu des difficultés dans son parcours. Abandonnée par son mari qui lui avait promis de lui ouvrir son atelier, une promesse non tenue; c’est avec le cœur rempli de chagrin, la jeune dame se rappelle de cette période. Pour pouvoir subvenir à ses besoins, elle prenait les pains chez une boulangère pour revendre. Dans l’espoir d’ouvrir son atelier, en 2008, elle fait une aventure vers le Ghana, où elle a travaillé pendant trois ans comme femme de ménage. De son retour au pays, avec le peu d’agent qu’elle a gagné, elle a décidé d’aller faire un stage de perfectionnement afin d’ouvrir son atelier. Juste après la fin de son stage, son fils unique est tombé gravement malade où elle a dilapidé toute son économie pour sauver la vie de son enfant. Retour à la case départ, pour ne pas rester les bras croisés et perdre encore la main, avec le peu de matériels qu’elle avait déjà acheté, Djéwani faisait son travail à la maison et allait vendre son service aux domiciles des clientes qui la sollicitait.
Le VEC, un canal pour se réaliser
Djéwani n’a jamais entendu parler du volontariat. C’est dans l’exercice de son activité qu’elle a entendu parlé de ce programme de volontariat. Poussant la curiosité, elle a rencontré certaines anciennes volontaires qui ont également témoigné des bienfaits et des leçons apprises en participants à ce programme. Du coup, Djawani a eu une envie farouche et a décidé aussi de s’engager pour contribuer au développement de son milieu. C’est ainsi qu’elle a fait son entrée dans le volontariat en 2021.
Djéwani ayant connu un passé difficile, dès son entrée dans le volontariat, elle avait un objectif bien défini : celle d’ouvrir son atelier. Dès la tombée de ses premières allocations, elle a complété l’achat de ses matériaux de travail. Juste après la fin de la mission, ses épargnes lui ont permis de louer une pièce et l’aménager pour son salon de coiffure.
Passionnée par la coiffure, Djéwani se donne à fond. Elle coiffe soigneusement ses clientes qui témoignent de leur satisfaction. Reconnue dans le secteur, elle est sans voix et devenue une femme très respectable. « Le programme VEC est l’unique chance de concrétiser mon projet de vie. J’ai saisi cette opportunité pour prouver au père de mon enfant que malgré les vicissitudes de la vie, j’ai réussi à m’installer » exprime-t-elle.
GNAMDJA K. Espoir