Bien longtemps marginalisée et souvent confinée à un rôle très traditionnel, la femme au foyer était principalement associée à la maternité. Cependant, de nos jours, les femmes au sein de nos communautés ne se laissent plus décourager par les obstacles de la vie. Certaines parviennent à affirmer leur leadership, à développer leurs idées, et à s’engager dans des activités génératrices de revenus. Parmi ces femmes, l’on compte TCHAH Badagnassou, une ancienne volontaire d’engagement de la première phase, dans la commune de Bassar 4 (Sanda Kagbanda). Autrefois inoccupée, elle a réussi à se lancer dans le commerce de vente des trousseaux pour bébés et des pagnes.
Mère célibataire, Badagnassou élève seule ses deux enfants après son divorce. Suite à sa séparation avec son conjoint, elle a été contrainte de retourner vivre dans sa maison familiale avec ses enfants. C’est à ce moment-là qu’elle a été enrôlée par le programme VEC. “Je n’ai pas pu exceller dans mes études en raison de certaines difficultés familiales, mais une fois à la maison, j’ai fait tout mon possible pour soutenir ma famille“, explique-t-elle. “J’ai découvert le programme de volontariat d’engagement auprès de la mairie, étant membre de plusieurs groupements. J’ai jugé bon de contribuer à l’amélioration du cadre de vie de ma communauté. D’ailleurs, je suis toujours présente lors des activités de salubrité avec nos différents présidents de quartier“, rajoute t-elle.
Une fois en mission, la volontaire a démontré son engagement pour les travaux d’intérêt général, par son travail et son implication à l’élaboration de leur planning d’activités avec la mairie qui était leur structure d’accueil.
Badagnassou devenue grande commerçante après sa mission de volontariat
Major de sa promotion, elle a su animer avec succès leur groupement d’épargne et de crédit. Grâce aux formations sur l’entrepreneuriat et les compétences de vie, elle a compris comment capitaliser sur ses acquis pour mettre en place une activité lucrative. À la fin de sa mission, elle a débuté son commerce de trousseaux pour bébés grâce à ses économies. Elle confie : “Le volontariat d’engagement citoyen m’a permis d’entreprendre par moi-même. Je pensais qu’il me fallait une somme considérable pour démarrer, mais grâce aux différentes formations sur l’initiation d’une activité génératrice de revenus, j’ai pu élaborer un plan d’action et économiser pour concrétiser mon projet de commerce de trousseaux pour bébés”.
Il est important de noter qu’aujourd’hui, Badagnassou fait partie de ces femmes qui entreprennent avec une énergie farouche. Avec les bénéfices de son entreprise et un prêt obtenu auprès d’une institution de microfinance, elle a élargi son activité en incluant la vente de pagnes et de divers articles cosmétiques. Modeste et conquérante, elle assume toutes les responsabilités au sein de sa famille.
Badagnassou incarne le modèle de la femme éduquée et pleine de potentiel. Tout comme n’importe qui, il lui arrive parfois d’être anxieuse, mais elle n’a jamais abandonné. Elle se bat pour que ses enfants puissent avoir un meilleur avenir.
KPANTE Djabi