Assana, ancienne volontaire d’engagement, fait parler d’elle par son talent et son sens aigu du travail bien fait. Titulaire d’un certificat d’aptitude professionnel en haute couture, elle exerce son activité à Tindjassi. Son atelier sis au nord ouest du marché de Tindjassi, lui permet d’exprimer son savoir-faire.
De l’apprentissage à l’ouverture de son atelier, la jeune femme a parcouru un chemin de croix. Après le décès de son second jumeau, tout a basculé pour elle. La couture était un métier qui la passionne depuis son jeune âge, dit-elle. Cette femme qui lutte pour se faire une place au soleil, a arrêté les études en 2008. Elle était au collège et à du mettre un terme à ses études, faute de moyens financiers. Aujourd’hui, elle est patronne de son atelier « le temps est comme un océan », une réalité grâce au VEC.
La vie après l’apprentissage
Au cours de son aventure au Gabon à la recherche d’une vie meilleure, Assana a appris la couture. Après son apprentissage et quelques stages de perfectionnement, elle se trouve une fois encore confrontée au souci d’argent pour réaliser son rêve. Elle a servi sa patronne pour ne pas perdre la main. Mais, pour ouvrir son atelier, elle faisait de mini-jobs. « Au Gabon, je louais la machine pour coudre des robes, shorts, des hijabs, etc. J’ai fait trois mois là-bas. Je suis également allée faire un job d’entretien de bureau et de maison. Mais trouver l’argent pour louer un local et commencer ses activités demeurait ardu. Souvent les salaires entraient dans les dépenses domestiques », raconte-t-elle.
Assana va revenir à Tindjassi en début de l’année 2021 dans l’espoir de reconstruire sa vie, après son divorce avec son mari laissant à sa charge 3 enfants. Ce qui coïncide avec son enrôlement au programme VEC de l’ANVT. Elle participe alors aux travaux communautaires pendant 6 mois.
Grâce à sa détermination à disposer de son propre lieu de travail, la jeune dame réussit à réunir ses allocations en plus de ses épargnes de fin de mission et ouvre son atelier.
Aujourd’hui, Assana arrive pour le moment à fidéliser sa petite clientèle. En plus de coudre des vêtements sur commande, elle confectionne généralement des vêtements pour petite fille, garçons et hommes. Elle les expose dans son atelier:« Grâce à Dieu, j’arrive à réaliser un chiffre d’affaires d’environ 30 000 FCFA par mois », dit-elle le visage souriant. Il y a quelques mois, elle a reçu sa première apprentie. Son ambition, c’est d’ouvrir une boutique de prêt-à-porter où elle pourra vendre ses propres confections.
Assana jouit des fruits de son engagement. Joviale et très sociable, elle a bénéficié de plusieurs formations avec la chambre de métier et également d’un accompagnement particulier auprès de l’animateur de terrain LANIA Pakiwè, dans son insertion post-volontariat.
Octave KARMON