Tandji ne savait à quel saint se vouer après l’obtention de son CFA en couture. Après plusieurs années d’oisiveté, il se réalise grâce à son engagement au programme VEC. Aujourd’hui, c’est avec un sentiment de satisfaction et de réussite qu’il partage ses expériences et témoignages afin de stimuler et encourager d’autres jeunes.
À la différence de bon nombre de tailleurs qui consacrent leurs créations aux hommes et aux femmes, Tandji a préféré se limiter à la confection des vêtements masculins. Il a fait, en outre, plusieurs stages auprès de plusieurs patrons afin de se perfectionner au cours de sa formation. “Le chemin de la réussite est le plus difficile, certes, mais reste le meilleur. Je voulais à tout prix comprendre tout du métier que j’ai choisi pour mieux aller à la conquête des clients. Aujourd’hui, Dieu merci, j’ai enfin compris“, confie-t-il.
La vingtaine, Tandji a eu la chance de se faire enrôler comme VEC pour la phase 6 dans la commune de Djarkpanga. De cette belle expérience qu’il apprécie, il a tiré profit des avantages qu’offre ce programme pour réaliser son projet de vie. Chose faite depuis octobre 2021, il est le patron de l’atelier « Welcome », situé à quelques mètres de la mairie de Djarkpanga.
Le VEC, un moyen d’engagement citoyen, un outil d’épanouissement et de réalisation de soi
Pour y arriver, Tandji s’est fixé des objectifs. Il faisait une tontine de 1000 francs par semaine auprès d’une microfinance, en dehors des cotisations GEC. Avec ces investissements en plus de son épargne de fin de mission, il s’est acheté une machine neuve, 2 fers à repasser électriques et d’autres accessoires puis louer une pièce servant d’atelier. “Après mon diplôme, je travaillais à la maison mais c’était très difficile pour moi car je n’avais pas de machines à coudre ni de fer à repasser. Donc à chaque fois que j’ai une commande, je louais une machine à coudre. Mais aujourd’hui avec le volontariat, je possède des machines à coudre et à surfilage. Ceci me permet d’exercer avec quiétude ma profession”, nous affirme-t-il.
Tandji fait en moyenne 50 000 francs par mois comme recette. Il a jumelé la vente du pure water à son activité pour accroître son revenu mensuel. Très heureux, il n’a pas pu cacher sa satisfaction au superviseur du CRV lorsque ce dernier était en mission de supervision dans la zone.
Au rayon des perspectives, Tandji s’apprête à recevoir un apprenti très bientôt avec qui il aura l’opportunité de lui transmettre son savoir. Il est convaincu, que pour être compétitif sur le marché, il faut payer un prix. Son désir est d’aller faire un stage en stylisme et à long terme ouvrir un centre de formation de mode. « Si j’avais les grands moyens, je n’achèterais pas des immeubles ou de belles voitures pour m’enrichir davantage, j’ouvrirais un établissement de mode pour permettre à des jeunes de se former et aux professionnels de se perfectionner », conclu-t-il.
Octave KARMON