Nous sommes à Sotouboua dans le quartier Kéré à la rencontre d’Ayora. Assise devant une modeste pièce à moitié ouverte , c’est là qu’elle gagne son pain quotidien. Volontaire d’engagement citoyen de la phase sept, elle peut aujourd’hui se réjouir de sa capacité à subvenir à ses besoins grâce à son atelier, qui est le résultat de son dévouement envers sa communauté.
Ayora aurait bien voulu évoluer dans les études jusqu’à l’obtention de son diplôme de l’enseignement supérieur. Malheureusement, elle a interrompue ses études en classe de première en raison d’une grossesse involontaire. Après avoir accouché, elle s’est tournée vers l’apprentissage de la haute couture, où elle a obtenu son certificat de fin d’apprentissage en trois ans de formation. En 2019, une fois diplômée, elle a travaillé depuis chez elle avec une machine à coudre d’occasion, faute de moyens pour ouvrir son atelier. C’est grâce à l’une de ses clientes qu’elle a découvert le programme VEC, et elle n’a pas hésité à saisir cette opportunité.
Son engagement dans le volontariat a été un tournant décisif pour la réalisation de son projet de vie, grâce aux différentes formations qu’elle a reçues au cours de sa mission. Motivée et déterminée à réussir, elle a commencé par acheter le matériel nécessaire à son travail avec sa première allocation. À la fin du cinquième mois, Ayora avait déjà acquis une machine à coudre en attendant les allocations de fin de mission qui lui permettraient d’ouvrir son atelier. Ainsi, après seulement six mois de mission, avec l’accompagnement de son animatrice de terrain, elle a concrétisé son rêve tant désiré. Ayora est désormais la propriétaire d’un atelier de haute couture dans le quartier Kéré.
Ayora s’est forgée une réputation grâce à sa gentillesse et à l’accueil chaleureux qu’elle réserve à ses clientes. Dès ses débuts avec une seule machine, elle a réussi à acheter une seconde, et elle compte déjà deux apprenties à son actif. L’une de ses apprenties, KPELENGA Grâce, témoigne de son expérience : “J’ai choisi d’apprendre le métier chez Tanti Ayora car j’avais entendu dire qu’elle était ouverte et très gentille. Depuis que je suis arrivée chez elle en janvier 2023, j’ai pu constater par moi-même que ces paroles étaient vraies. Non seulement elle nous montre un excellent travail, mais elle nous prodigue également des conseils pour réussir dans la vie. Je suis convaincue qu’en trois ans, j’obtiendrai mon diplôme sans difficulté. C’est vraiment une dame formidable, toujours prête à partager ses connaissances“.
Pour la volontaire, son engagement au service de sa communauté n’a pas été vain. Si elle se fait compter parmi les patronnes d’atelier, c’est grâce au volontariat. Depuis l’ouverture de son atelier, elle n’a jamais manqué de travail et il lui arrive même d’être débordée. Elle affirme avec satisfaction : “C’est un immense soulagement de pouvoir exercer le métier de mes rêves. Je m’entends très bien avec mes clientes, que je fidélise progressivement”.
GNAMDJA K. Espoir